to do list ( thelma )
my love language
il aurait aimé pouvoir l'oublier. môme ne trouve pas le sommeil, ne cesse de se demander si ces sentiments étranges sont partagés. sourire s'étire sur ses lippes en repensant aux questions posées, aux regards échangés. artiste n'arrête pas de voir les prunelles noires dans lesquels brûlent les flammes de l'enfer. la marque de naissance sur le visage de la beauté. besoin d'exorciser ces sentiments, de lui montrer. c'pas comme s'il allait réussir à s'endormir de toute façon.
cosme se bouffe la lèvre, se lève afin de trouver les bombes de peintures avant de monter à onn. sa tête est enfoncée dans sa capuche, espère ne pas croiser un flic en chemin. faut être sacrément con pour s'aventurer à onn pour vandaliser le centre médical au milieu de la nuit. sauf qu'il s'en fout cosme de risquer la taule, la connerie seconde nature pour lui. môme passe la nuit à peindre, ne s'arrête que lorsque les gens pointent le bout de leur nez. il recule, range rapidement. sourire serein lorsqu'il voit le visage peint sur les murs, fier de l'oeuvre créé sur la toile improvisée. il sait que thelma verra, impossible de louper, d'ignorer le mur embelli par sa présence. gamin reste un peu trop longtemps à admirer la beauté. mains derrière le dos, murmuré par un flic. gamin soupire, s'exécute. môme se laisse accompagner jusqu'au commissariat pour expliquer à quel point elle l'a marqué, sous les airs dépités des policiers. on se fout de sa gueule, fini par le laisser rentrer après lui avoir filé une amende et laissé une journée derrière des barreaux. punition n'a pas eu l'effet escompté. parce qu'il a passé la journée allongé sur le banc, a rêvé. imaginer la réaction de la folie lorsqu'elle est venue au travail. espère qu'elle saura que c'est lui qui a fait ça, le prendra comme un désolé de t'avoir presque tué.
cosme parvient enfin à rentrer, vérifie son téléphone pour voir si elle a cherché à le contacter. rien, le néant. pas un message lorsqu'il a passé sa journée dans une cage. peut-être qu'elle a perdu son dossier. ou qu'elle l'a pris pour un gros taré. tu pensais qu'il allait se passer quoi, cosme ? gamin finit par se doucher, essaye de penser à autre chose. la balle est dans son camp maintenant. cosme ne peut plus rien faire mis à pars espérer. peintre essaye de s'occuper, envoie un message à nolan. tu fais quoi du con ? supprime le texte qui disait putain mec, je crois que je suis tombé pour une go. parce qu'il est encore trop tôt pour l'avouer. avant de réécrire le message et de l'envoyer. parce que putain, c'est juste la vérité. môme se laisse tomber sur le lit, regarde le plafond en ce demandant ce qu'elle peut bien penser. toi aussi, tu m'aimes bien ?
fatigue peinte sur les traits,
le masque se défait à chaque journée. quand le poids du monde ne cesse de l’écraser, que ses parents lui rappellent qu’elle doit les retrouver. mission divine de sacrifier une existence pour leurs propres démences… elle est fatiguée thelma, lasse sous les jours qui passent. sous le manque de choix quand elle n’a plus le droit. vie calquée par ceux qui ne cessent de la manipuler, qui tirent sur les fils autour de ses poignets. comme un cercle vicieux dont elle ne peut s’échapper. alors le refrain se répète inlassablement, lorsqu’elle maquille les traits, éteint les émotions entre les paupières creusées. elle ne brille plus vraiment l’éclat, réfléchit à fuir sous les dégâts.
mais le corps ne connait que le pilotage automatique quand elle se rend au centre médical les lèvres pincées et le coeur retourné.
alors le carcasse avance sans audace, regard figé sur les bâtiments qui défilent sans panache. routine effraie tout comme les mentalités. besoin de s’exiler, de partir pour mieux exister. ailleurs. rêves offrent un peu de bonheur au crève coeur, donne un espoir dans l’obscurité la plus noire. mais la réalité revient toujours la rattraper quand la pression ne cesse de rappeler quel est son rôle dans cette société. appât doit inspirer la confiance, insuffler assez de démence afin que la victime abaisse ses défenses. alors thelma elle efface les pensées délétères, oublie la lueur de lumière pour s’enfermer dans ce script amer. et elle arrive vite la poupée, abaisse son regard quand la place est peuplée par trop de monde, jamais été à l’aise dans la foule (compressée). asphyxiée. mais les murmures s’étendent, les mots résonnent. et quelqu’un finit par attraper son bras alors qu’elle se recule rapidement, déteste qu’on envahisse son espace vital et c’est là qu’elle le voit. reflet trônant la façade, de ses cheveux noirs jusqu’à sa tache de naissance. fresque d’elle exposée aux yeux de tous comme une muse, et les sourcils se froncent sous l’incompréhension quand les prunelles s’émerveillent. art plait mais pas l’attention donnée. et elle reste paralysée lorsque le regard glisse sur les courbes colorées, que son coeur loupe un raté. ( beauté étonne. ) cependant, la contemplation devient condamnation lorsque les portables se lèvent pour filmer sa réaction et que toute l’attention se dépose sur ses émotions. puis elle entend les rires lointains, collègues se moquent, imaginent déjà comment saccager le reflet, se venger. alors thelma elle reprend sa contenance et fuit, pousse de son maigre corps pour foncer vers l’entrée et s’enfermer. jambes prêtes à la lâcher finissent par céder une fois qu’elle arrive dans son bureau et elle attrape son téléphone les mains tremblantes. cherche le pseudo accroché à l’image d’elle si édulcorée. rat boy. et les fresques apparaissent, toutes si belles mais cruelles tandis qu’elle ne remarque aucun portrait, qu’elle ne voit aucun visage à identifier. alors elle se relève la damnée, commence à fouiner dans ses dossiers. papiers finissent tous emmêlés lorsqu’elle cherche avec précipitation, un indice, une vérité au milieu de ce piège malice. puis soudainement, l’esprit se calcine tandis qu’elle réalise. rappel soudain de ce gamin qui devait vendre une toile. petit con qui adorait la chercher, la pousser à bout malgré son air renfrogné. et elle cherche l’adresse de ce dernier, commence à réellement paniquer. ne se rendant pas compte que toute la journée est déjà passée sous ses investigations délabrées. alors elle fonce la jolie, mais s’arrête net dans la nuit quand le regard se paralyse sur la fresque abîmée. que déjà son reflet a été détérioré. mots violents trônent autour du visage, insultes pour détruire toute beauté. et le coeur se compresse si violemment, la tristesse noie la détresse et la colère monte dans un silence étourdissant. alors elle avance thelma, coure jusqu’à l’adresse avant de taper à la porte d’entrée n’ayant réfléchi à aucun de ses arguments.
mais elle a besoin d’exploser.
de savoir pourquoi il l’a fait.
pourquoi.
my love language
heures passent, cosme parvient à l'oublier. se concentre sur son art, les commissions qu'il aurait dû finir dans la journée. sauf qu'il y a quelqu'un qui menace d'éclater sa porte. cosme se fige, fronce les sourcils. pas le meilleur des quartiers, mais généralement on lui fout la paix. gamin gueule un