gamin se cache sous le plaid épais, les yeux gonflés par les diamants qui coulent le long de ses joues. désespoir tord les traits du môme kaléidoscope, roulé en boule sur le canapé. les sanglots reprennent sans qu'il ne puisse s'arrêter, secouent la carcasse du môme beaucoup trop sérieux. c'est pas si grave. il essaye de se convaincre. pas réellement une bavure policière, puis nolan l'abandonnerait pas. garderait le secret. pas vrai ? pas comme lui l'a fait. secret pèse lourd sur les épaules quand il a toujours étincellé au travail, fait de son mieux afin de briller plus fort que les autres. montrer de quoi il est fait. des années passées à s'acharner détruites en l'espace de quelques instants. trop de choses le percutent au même instant. l'abus de pouvoir lorsqu'il a touché à un homme sous sa responsabilité au plein coeur du commissariat. puis y a aussi les émotions qu'il a trop longtemps tenté d'ignorer. gamin n'a jamais fait le deuil de son ami décédé. trop occupé à lui en vouloir, à changer sa vie entière afin de ne plus y penser. il pleure le môme, lorsqu'il voudrait tant le revoir. s'accrocher à ce qu'ils avaient été. il pleure aussi, parce qu'il a peur d'avoir tout foiré avec nolan. des années passées à l'ignorer, puis une nuit au commissariat et ils sont censés renoués. en tant que quoi ? amis, copains ? anxiété ne cesse de monter lorsqu'il se flagelle. môme ne parvient pas à s'en empêcher, vérifie encore son téléphone pour voir s'il l'a appelé. envoyer un message, un signe de vie. juste histoire de lui montrer, qu'il n'a pas été juste un autre mec à conquérir puis jeter. ou peut-être que c'est à lui de faire le premier pas. sauf qu'il a trop peur de se faire rejeter, subir la même chose qu'il lui a infligé. môme vacille, ne parvient plus à voir comment il pourrait se sortir de là. reprend toi, putain.

gamin se tord sous la pression, ne parvient plus à respirer. panique s'installe au plus profond de ses os, bouffe son âme lorsque plus rien n'importe. toujours pas de messages, de nouvelles. gamin se sent si seul dans l'appartement vide, veut juste un peu de compagnie afin de pouvoir oublier. porte s'ouvre enfin, homme qu'il attendait pointe le bout de son nez après des heures passées au bar. rain essuie ses larmes, s'enveloppe dans le plaid afin de relever la tête pour le regarder. tu veux pas passer du temps avec moi ce soir ? menton se pose sur le dos du canapé, implore le colocataire de ses yeux explosés. traces des larmes toujours visibles, les cheveux en bataille quand il a passer sa soirée à s'étouffer sous la couverture. je veux pas être seul, s'il te plaît. blond est un peu étrange, le connaît trop bien lorsque rain ne sait presque rien de lui. policier se dit juste qu'il est observateur. sauf qu'eöl lui offre une opportunité, une distraction. flic un peu perché à besoin de la saisir afin de ne plus rien ressentir. on pourrait regarder un film, ou genre juste parler. pas un mot sur les raisons de son désarroi, parce qu'eöl ça l'intéresserait sûrement pas. sauf qu'rain a l'air con à parler, comme si de rien était. la gueule décomposée et le coeur explosé, incapable de cacher à quel point il est malheureux en cet instant.