corps calcinés, esprit brûlé. ren travaille afin de ramener des corps à déchirer, se sauver. regards langoureux échangés dans cette boîte de nuit. danse macabre avec la mort pour seule issue. ren tente de ne pas penser à sa part de responsabilité, préfère faire taire l’anxiété. gamin ignore la décente aux enfers, parvient à se convaincre que tout est normal. se complaît dans l’anonymité, espère un jour pouvoir réellement le vivre. ren parvient presque à oublier le regard du fléau jamais très loin, toujours là pour le surveiller. faire en sorte qu’il ne prenne pas ses aises, ne disparaisse pas. homme se laisse pour l’instant griser par ce semblant de normalité, danse au rythme du maccabé à ses côtés. petit morceau de bonheur volé, lorsqu’il se laisse croire qu’il est comme eux. rien qu’un autre jeune avec des choses à prouver, des cœurs à voler. il boit afin d’oublier, titube contre le corps de la jolie fille.

femme le ramène chez elle, ne sait pas qu’elle a également laissé rentrer un monstre sans pitié. corps s’emmêlent dans les draps, se découvrent sans réellement faire attention. ils se marrent, parlent sincèrement. presque. ren se tisse la vie qu’il aurait aimé à travers ses mensonges éhontés. lui propose de venir avec lui demain dans les bas-fonds afin d’aider les familles. il s’invente bénévole dans une association, la convainc de venir avec lui dès le jour levé. utilité du môme vient de sa capacité à manipuler, son aisance avec les semis-vérité. ren aurait préféré que ça ne soit pas le cas. sauf qu’il aime trop sa vie, l’espoir de la liberté. tant pis s’il doit sacrifier sa moralité.

homme se lève afin de se doucher, le temps est compté. il laisse l’eau chaude couler le long de son corps. Impression de richesse lorsqu’il aime tant cette sensation. bruits étranges le ramène pourtant rapidement à la réalité. sourcils viennent se froncer et il ne comprend pas, se couvre rapidement d’une serviette avant de sortir inspecter.

verre se brise, heurte le sol dans un fracas. regard croise celui de la femme chez qui il a dormi. incompréhension se lit sur les traits des amants, tandis qu'elle recule dans un coin de la pièce. essaye de se mettre en sécurité. ren reste là sans trop savoir comment réagir, un sourcil arqué. c'est qui, eux ? fléau se bat avec la milice. pourquoi ils le voient ? libération ou une autre forme de condamnation ? sang se glace dans ses veines, coeur bat plus fort. môme est incapable de réfléchir, ne pense qu'à s'échapper. partir loin parce qu'il sait, pressent que la présence des gens armés ne présage rien de bon pour lui.  uniforme pas celui des policiers. peur d'être tombé entre les mains de plus dangereux, mieux organisé que ceux qui l'ont kidnappé. quelques secondes passent sans qu'il ne parvienne à bouger. le môme reste figé sur place alors qu'il cherche un chemin par lequel fuir.

corps se plie, se brise subitement contre le sol. créature le percute de plein fouet. ren se retrouve face contre le carrelage, le souffle coupé. vague de douleurs se multiplient quand les bleus se forment. exorciste a l'impression d'avoir brisé chaque os dans son corps déjà mutilé. il sent juste les mains froides lui attraper les poignets, le genou se planter dans ses omoplates pour l'immobiliser. on dit bonjour, déjà murmuré entre les dents serrés. sourire narquois aux bords des lèvres lorsque l'arrogance devient sécurité. sert à cacher la peur sur les traits, impression d'être un animal qu'on a acculé. traits se tordent sous l'effet de la colère, de l'indignation. ren se contorsionne afin de pouvoir l'observer, t'es qui ? humain grogne, analyse la situation dans laquelle il s'est fourré. poings serrés, prêt à frapper. regard trace les traits de la rousse au-dessus de lui. points d'interrogations se multiplient lorsque les prunelles du désabusé passent sur le bras métallique, se demande ce qu'elle peut bien vouloir. tâches carmins sur les lippes comme rappel qu'il vaut mieux coopérer jusqu'à savoir qui ils sont, ce qu'ils veulent. je peux me rhabiller, au moins ? serviette repose sur le carrelage, tombé dans la chute lors de l'attaque de la sournoise. corps à découvert mais il ne laisse pas la brutale voir l'incompréhension sur les traits. pas le droit de montrer la faiblesse, la vulnérabilité. ou tu préfères me garder comme ça ? sourire s'étend sur les lèvres, l'air de dire t'inquiète je comprendrais si c'était le cas.

questions se bousculent, colère ne cesse d'augmenter. gamin se retrouve au sol avec une lèvre fendue, complètement nu. énième humiliation au cours de sa vie et il a du mal à encaisser. prisonnier de monstres sans pitié, gardé loin du reste de l'humanité pendant tant d'années. seulement récemment qu'il a enfin pu s'envoler, frôler la normalité du bout de ses doigts. femme avec son genou planté entre les omoplates menace de tout lui enlever. combat fait rage dans la salle d'à côté, nervosité monte lorsqu'eux aussi voient les monstres affamés. garçon garde le front contre le carrelage un instant, essaye de de se recomposer. formuler un plan. môme décide d'ignorer la créature auquel il a été rattaché de force. gardien de sa liberté, mais il ne l'a jamais aimé. se fout bien de ce qui pourrait lui arriver. pire, il aimerait le voir disparaître. alors si la bande d'escrocs peuvent s'en charger, tant mieux. trop d'années à subir entre les griffes des fléaux. la réalité, c'est qu'il a peur pour lui. ne sait pas encore ce qu'ils veulent, alors il ne peut pas négocier.. fuir semble le meilleur choix à prendre. plusieurs secondes s'écoulent avant qu'il ne tourne la tête, ignore le chaos dans la pièce adjacente afin de pouvoir observer la créature qui le tient prisonnier. humaine ? ouais. méfiance pourtant lorsqu'il ne savait pas que d'autres étaient comme lui. encore moins en rencontré plusieurs. prunelles ignorent le fléau de peur d'être repéré. ren voit pourtant l'opportunité de fuir lorsque le fantôme se fait neutraliser. besoin de saisir ce moment, alors il commence à penser. demande de se rhabiller.

poupée de porcelaine auparavant si blasée se peint de rougeurs sous les mots osés. touché. sourire mesquin se forme sur les lèvres lorsqu'il voit une possibilité, une leur d'espoir dans l'obscurité. serviette couvre à présent le corps, mais un bruit le fait sursauter. quelqu'un d'autre lui a voler la chance de se libérer. ren sent les phalanges relâcher la pression sur ses poignets, entend une insulte soufflée. c'est parti. môme a déjà repéré une fenêtre entrouverte. docilité prend fin, alors il se hisse au même moment où la guerrière tombe afin de s'échapper. grognement s'échappe pourtant d'entre ses lèvres lorsqu'il sent le corps tomber sur lui. panique quand il voit la femme avec qui il a passé la nuit se faufiler par l'ouverture, le laisse là. coude part en arrière lorsqu'il sent ses mains se libérer pour la dégager de là, la déstabiliser.sauf qu'il se prend dans la serviette en essayant de se lever, s'éclate au sol. dents se plantent dans la lippe pour éviter d'hurler. il a entendu, sent l'os dans son poignet se briser. pathétique. ren ne sait pas s'il devrait rire ou pleurer, regarde l'agent avec les dents serrés. trop de temps perdu alors il se doute qu'il n'a plus le temps de fuir. doit maintenant faire face à l'attaquant. alors il se redresse afin de pouvoir conserver le reste de sa fierté. arrogance sur les traits tandis qu'il essaye de cacher le fait qu'il est blesser. n'a pas envie de lui montrer à quel point il est vulnérable avec sa main dominante pulvérisée.téméraire est prêt à se battre, à frapper si besoin pour s'échapper. des monstres qui lui ont enlevé toute chance d'avoir une vie banale, normale. j'ai pas de thunes. qu'est-ce que vous voulez ? il garde la tête haute, recule légèrement. ren a peur lorsqu'il ne sait pas ce qu'ils veulent de lui. calculateur préfère le diable qu'il connaît. essaye de voir s'il peut trouver avec quoi échanger sa vie.

roll the dice:

main brisée, mais il s'efforce de ne pas bouger. animal figé, pris dans les feux. deux témoins ici. ren s'éloigne de la fenêtre, voit un homme s'approcher de la sortie de secours inventé. main levée en signe de paix, mais la femme a l'air déterminée. chaque muscle du corps crispé, craque son cou tandis qu'il ne montre aucun signe d'agressivité. ren voit pas le coup arrivé, bloque instinctivement l'attaque de son bras dominant. juste t’immobiliser alors cesse de bouger. j'y comptais pas reste bloqué dans sa gorge lorsque la femme le frappe. il entend un craquement sourd dans le poignet. en a le souffle coupé. homme titube, tombe lourdement en arrière. spasme de douleur, tremblements s'accentuent. prédateur attiré par le sang, voit pas que l'homme avait déjà capitulé. ren menotté contre le lit alors il fait encore le malin. j'aurais dit oui si tu m'avais demandé. menotté au lit, alors il n'a pas d'autre choix que de penser. essaye de comprendre ce qui est entrain de lui arriver. un piège ? un moyen de prouver sa loyauté ? ou alors des gens venus pour la femme dans son lit ? clairement pas des flics parce qu'il y a des règles, des procédures à suivre. des simples témoins se font pas interpeller comme ça. témoin de quoi, d'ailleurs ? ren pense avoir une idée, préfère ne pas y penser.

femme l'écrase de tout son poids, bras libre coincé sous sa main. les choses se calment enfin. plus que les bruits de la femme avec qui il a passé la nuit, les supplications murmurées. elle est terrifiée par la violence inouïe. lui aussi. parce que des gens qu'usent de la violence comme ça laissent pas de témoins. surtout pas lorsqu'il y a des choses qu'ils ne peuvent pas leur expliquer. si tu vas me buter, fais le rapidement grogné entre les dents serrés. ren essaye d'ignorer la douleur lancinante. gamin en a la nausée, se sent pris d'un vertige. il s'efforce pourtant de rester éveillé, ne pas crier. ne pas émettre un son tandis qu'il a l'impression que son sort est déjà scellé. peau si pâle tandis que la sueur tâche son front, que les spasmes ne cessent de s'accentuer. aucune chance qu'il puisse s'échapper lorsqu'elle le fout en pièce détachée. envie de lui hurler de le lâcher, sauf qu'il sait d'avance qu'elle le fera pas. alors il se tait. ren était prêt à parler, négocier. refuse à présent d'émettre un seul son face aux monstres sans pitié. se met seulement à prier. ren se concentre, essaye d'utiliser son pouvoir sur lui-même. pas assez doué pour remettre les os en place, les ressoudés. sang cesse de couler de sa lippe sous les douces incantations murmurées. douleur s'atténue. au moins il sera comfortable, s'ils venaient à le tuer. il sait ren, qu'ils sont pas là pour le sauver. parce qu'ils lui ont montré qu'ils étaient pas intéressés. seulement là pour détruire, tout brûler. ne laisser aucun témoin au bordel qu'ils ont créé. alors il utilisera son don une dernière fois. envie de rire lorsqu'il sent des années de radicalisation le rattraper. peut-être que les créatures avaient raison: les humains sont les pires des démons.